Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 04:41

Même si les éleveurs Anglo-Saxons les nomment « TechnoGrazing », « CellGrazing », « StripGrazing », « System 1-2-3 Full-Grass », ces techniques modernes ont toutes la même origine : André Voisin (voir article « Hommage à André Voisin ».

Et oui, André Voisin est le père fondateur des techniques de pâturage de précision à haut rendement !

En France, on connait les techniques modernes de pâturage sous les noms de « Pâturage cellulaire », « Pâturage rationné », « Pâturage rationnel rotatif », « Pâturage en système tournant simplifié », « Pâturage Pochon », « Pâturage intensif libre »…

 

L’essentiel, c’est de comprendre le mécanisme botanique que l’on exploite et le maitriser à l’échelle de l’exploitation en toutes saisons.

 

Comprendre le mécanisme

Pâturer à « haut rendement », c’est utiliser les ruminants pour récolter les plantes, (le plus fréquemment possible), afin de stimuler et d’accroitre le tallage des graminées. (Pousser de l’herbe).

La majeure partie de la matière sèche se trouve dans les premiers centimètres de la prairie (entre 2 et 10 cm) de même que la quasi-totalité de la qualité (appétence et digestibilité).

On empêche la plante d'atteindre son stade de reproduction car cette phase coïncide avec une stagnation de la production et une dégradation de la qualité. On maintien la plante dans son stade de croissance.

 

Maitriser ce mécanisme

Ce mécanisme reste théorique, - si on ne peut pas le maitriser à répétition, rien n'est figées, les saisons sont en mouvement, et varient selon l'année. Les besoins des animaux aussi. Il faut pouvoir coller les besoins à la ressource.

Avec un parcellaire adapté et un peu de technique, c'est possible. Sans un parcellaire adapté, cela devient très aléatoire.

Quelques soit le pays, la région, les circonstances, les situations de l’élevage, l’époque… on constate le même problème et la même solution :

- Le même problème : Le problème principal qui oppose la gestion optimale des pâtures consiste à exploiter la ressource à travers la variation des saisons de l’année et des circonstances, de façon homogène, réglable et fiable

- La même solution : Des structures offrant suffisamment de flexibilité, (grande souplesse parcellaire), permettant d’accélérer et de décélérer à souhait, selon la saison, les conditions et les circonstances.

C’est une question de savoir faire, créer une structure parcellaire adaptée afin de permettre l’optimisation souple (accélération/décélération…).

 

Les bienfaits des séjours rapides - ‘clé’ de la production

1) La rapidité de séjour régule le nombre des fois que les animaux prélèvent dans l’année, donc la production.

2) Au quotidien, les ruminants se sentent investis d’une mission : celle de combler leurs besoins nutritionnels. Pour cela, ils se synchronisent à la rotation, prennent un rythme et ne gaspillent pas. On ne les observe plus divagant à travers leur ressource… et prennent goût à changer de case régulièrement.

3) En changeant de parcelle souvent, il n’y a plus besoin de surveiller le cheptel à son insu - car elles viennent volontairement et peuvent être inspectées durant le changement. Contrairement à une idée parfois reçue, les systèmes de rotation n’imposent pas un besoin de main d’œuvre supplémentaire, bien au contraire.

4) Les matières fécales et l’urine sont étalées régulièrement et non concentrées autour des points d’eau, de l’ombre, des camps de crête... (sur le long terme, l’impact sur la fertilisation est significatif).

5) Les parcelles ou subdivisions consommées de façon régulière et égale, deviennent régulières et égales.

6) Avec maîtrise et parcimonie, les coups de sabots des animaux équivalent à un hersage de la prairie.

7) La plupart des mauvaises herbes ne supportent pas le piétinement répété durant l’hiver. La pâture hivernale contribue donc à diminuer fortement la présence de ces dernières.

 

Mal pâturer, aperçu

Il est utile de comprendre les effets nocifs des séjours trop prolongés sur une parcelle, (scénario inventé) :

Stade 1 : On rentre en rotation tardivement : Déjà la pousse dépasse les animaux qui ne peuvent pas la maîtriser. La qualité est sacrifiée.

Stade 2 : Les plantes vont perdre de leur appétence et de leur digestibilité au fur et à mesure de l’avancement dans la saison. Ce qui amène les animaux à les sélectionner. C’est le début d’un cercle vicieux qui entraine la pâture et les animaux vers des résultats médiocres. Les ruminants vont fatalement assister à la prolifération des plantes les moins appétissantes au dépend des plantes les plus délectables. Ceci amène à une parcelle hétérogène et de qualité amoindrie. Si vous avez investi dans cette pâture - les animaux travaillent contre vous.

 

Sous-pâturer

Dès qu’on sur-pâture, on paye cash. La plante est bridée et peut tripler à quadrupler son temps de régénérescence. Exception faite pour la période allant de la fin de l’automne à la mi/trois quarts de l’hiver, où il n’est pas problématique de descendre très bas.

Pâturer trop bas augmente significativement le risque d’infestation parasitaire sur vos animaux.

Pâturer trop bas, (ponctuellement) : Pâturer trop bas prive la plante de ses moyens de photosynthèse. A répétition, cela aura un effet nocif sur les racines car la plante est maintenue sur l’arrière pied.

 

Sur-pâturer 

Dès qu’on sous-pâture, on perd la qualité. Les plantes s’épient pour se reposer et reconstituer leurs réserves, - entrainées par l’augmentation des heures d’ensoleillement et de la température du sol. C’est pour le tracteur. Sauf, en gestion aride, où il peut s’avérer judicieux de laisser monter l’herbe en fin de printemps, après la grande pousse.

Pâturer trop haut, (ponctuellement) : (au-delà de 10cm), dégrade la valeur nutritionnelle, (même si cela peut/doit s’envisager dans gestion en situations arides). Par contre, trop laisser les graminées monter à épiaison privera les légumineuses de lumière et handicapera l’activité de leur population.

 

En France, il existe divers techniciens-conseils tels que "PatureSens", organismes de formation tels que le "CEDAPA"... spécialisés dans la productivité herbagère et les systèmes l'optimisant. 

 

Il existe également divers outils pertinents tels que des systèmes de clôtures mobiles, des outils de calculs et de gestion parcellaires... En voici quelques uns :

 

Le système de clôture mobile "Spider Pac" de Kiwitech

spider-pac.jpg

Un système complet et portatif de clôture électrique rapide et efficace ! Une vraie alternative aux filets !

Le système est livré pour 300 m de clôture.

Le même mécanisme permet de porter, de poser et de ré-enrouler toutes vos clôtures mobiles très rapidement grâce au boîtier de vitesse qui démultiplie l'enroulement.

Existe en version bovin  (1-2 fils) & ovin (2-3-4 fils).

 

L'araignée de Prairie de Gallagher

araignee-de-prairie.jpg

Une personne peut déplacer une clôture en une affaire de minutes en utilisant l'araignée de prairie. Le système de pâturage au fil réduit les cycles de pâturage et augmente le rendement en herbe.

Contactez votre distributeur pour de plus amples informations. Hauteur maximale: 0,85m

Il suffit de déplacer chaque extrémité du fil et l'ensemble de la clôture suit le mouvement.

Vous permet de déplacer une ligne de clôture facilement et rapidement.

La ligne reste électrifiée lors du déplacement.

Deux des six pattes touchent le sol et ne sont pas électrifiées

Peut être utilisé sur un sol dur et glacé et sur des terrains plats ou vallonés

 

L'herbométre automatique de Jenquiq Inc.

ss400m.jpg

Le système automatisé Sward Stick SS400M. de Jenquiq Inc. mesure la hauteur du sommet de l'herbe jusqu’au sol. La différence entre le Voyage du tube de diapositives et la longueur totale du Voyage au niveau du sol est la hauteur de l'herbe.

L'opérateur n'a qu'à inscrire les valeurs de début et de fin à partir du compteur en bas et le nombre d'échantillons à partir du comptoir, pour chaque parcelle.

Une formule simple est ensuite utilisé pour convertir les lectures de la hauteur moyenne de la prairie.

Les mesures sont simples et rapides - Enregistrement de la morphologie de chacun et de flexion bas ne sont pas nécessaires et les enregistrements sont accumulés pour toute la parcelle.


Pour conclure, si vous souhaitez en savoir plus, je vous conseille fortement de lire les ouvrages d'André Voisin, malheuresement très dificille à trouver en français, mais par chance ils ont été rééditer dans plus de 40 langues, et là, c'est plus facile de les trouver.

Partager cet article
Repost0
Published by Franck. - dans Réflexions agronomiques